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à demi-mot
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26 novembre 2010

NOVEMBRE, QUE C'EST CON.

Que c'est con un mois de novembre! Décembre n'est pas très intelligent non plus mais au moins, à la fin, il allume des guirlandes, tandis que toi, novembre, tu es triste de bout en bout. Gris, brumeux, froid et humide. Tu commences le premier avec la toussaint puis le deux avec le jour des morts, puis le 11 avec encore le jour des morts…de 1914 et après ça, tu n'en finis pas de traîner ton ciel aussi triste que notre premier ministre, tes après midi aussi sombres que l'affaire de Karachi, tes jours pluvieux que des académiciens et plus mouillés qu' Eric Woerth dans certaines affaires, des soirées plus froides qu'Hortefeux devant la détresse qui se lit dans les yeux d'un enfant d'expulsés. Le pire, c'est que tu reviens inlassablement pour nous faire suer (façon de parler), tu reviens avec ton beaujolais nouveau qui tantôt à le goût de banane, tantôt de fruit rouge, mais rarement de raisin. Il est le seul à avoir la banane, le beaujolais, car par les temps qui courent et le temps qu'il fait, les sans domiciles fixes doivent supporter la froideur et n'en ont vraiment rien à faire que la planète se réchauffe, bien au contraire, ils préféreraient qu'on face un grenelle du logement plutôt que des sommets écologiques qui accouchent de souris.

En outre, Novembre, (ah ! tu espérais un moment que je t’oubliasse) tu es le mois où les feuilles tombent et recouvrent mes graviers et ça je ne te le pardonnerai jamais, tant j'ai horreur de conjuguer le verbe ratisser au présent et au futur car demain aussi je ratisserai. Oui je t’en veux, novembre, de déshabiller ainsi les arbres après qu’octobre les ait parés de tant de jolies dégradés, je t’en veux de donner aux boulots des air désœuvrés, aux chênes des airs de glandeurs et aux charmes des airs recroquevillés, voire, des air comprimés.

Ainsi, comme pour me donner raison, hier 25 novembre il faisait 1° et il neigeait ! Pour qui te prends-tu donc, novembre, pour ainsi aller concurrencer l'hiver qui attend patiemment son heure. Qui es-tu donc pour distiller en notre hémisphère et sous nos latitudes un froid digne de janvier ? Pourquoi tant de précipitations…? Ne couverais-tu pas quelques dépressions sournoises que tu aimes tant partager ?

Ah! Novembre, tu peux frimer de tes frimas, ta grisaille ne me grise pas et ta longueur m’alangui. Tu es un malheur qui s’abat chaque année comme si tu n’étais jamais comblé par tant d’acharnement récurrent et programmé sans faille. Penses-tu que tes deux jours fériés puissent compenser ta perversité ? Alors là, que nenni, d’autant que je suis désormais à la retraite et que tes 2 jours fériés, que tu pousses la mesquinerie à placer parfois le samedi ou le dimanche, ne me font ni chaud ni plus froid que toi. Non seulement tu récidives chaque année, mais de surcroit, comme un malheur n’arrive jamais seul, cette année tu coïncides avec la sortie du dernier album de Florent Pagny. Alors là c’en est trop ! Au moins dans les polyphonies corses qui ont la propension à engendrer autant de mélancolie que toi, on peut se consoler en imaginant les contours de l’île de beauté.

A ce moment-là de ma rubrique, j’imagine que les lecteurs sont en train de se demander si je vais te la dédier toute entière. J’hésite entre le plaisir de continuer à déverser mon fiel acrimonieux ( tu mérites ce pléonasme) sur ton nom et celui de te vexer, en te toisant de mon indifférence. Après tout, tu es bien trop moche pour mériter ma prose. Alors je vais changer de sujet.


Mais que s’est-il donc passé cette semaine qui puisse nous faire sourire ? J’ai le choix, je peux parler de ce cher Eric, notre ex-ministre du travail, qui est encore éperonné par une affaire de gros sous dans la vente de l’hippodrome de Vincenne, drôle de problème hippique ou ceux qui piquent …dans la caisse, ne se feront sans doute pas épingler.

Il y a l’interview des journalistes par le président. Mais je ne m’y attarderai pas, déjà qu’il nous a été imposé sur les trois chaînes principales au même moment !

Il y a eu aussi le revirement du pape Benoit XVI au sujet des préservatifs. Il semble qu’il revienne "un peu" sur sa décision de les proscrire depuis qu’on lui a expliqué que ça ne servait à rien de les mettre à l’index. À moins que ce soit novembre, encore novembre qui le pousse à conseiller à chacun de rester couvert. En tout cas, ça fait causer, je dirais même papoter, que le pontife soit, du jour au lendemain, aussi concil…iant. Mais en tout état de cause, que le pape sorte de sa bulle est un peu rassurant.

Il y a eu également la gastronomie Française qui est entrée dans le patrimoine mondial de l’UNESCO, annonce qui a coïncidé avec le vingt cinquième anniversaire de l’ouverture des restos du cœur. En attendant les restaurants qui appliquent la TVA à 5,5% restent au rang des introuvables.

Enfin, en ce mois si triste, nous avons pris connaissance d’un sondage très important selon lequel un Français sur deux lit dans les toilettes. Alors je n’ai pas résisté au plaisir de vous poster ce poème qui figure dans mon  premier recueil « coup d’humour et d’humeur » et qui s’intitule :

 

âmes sensibles …ne lisez pas ceci

 

 

Je me souviens encore de ce moment terrible, 

je n’étais qu’un enfant, mais il reste gravé. 

Chez grand mère, à l’époque, en vacances j’allais, 

ne lisez pas la suite si vous êtes sensible… 

Bon ! Vous l’aurez voulu, je vous livre les faits : 

Par usage j’allais, pour lire un peu tranquille, 

parfois m’expatrier, et demander asile, 

au fond de cette cour, pour tout dire, aux vécés. 

Ce jour là , tellement subjugué par les mots, 

je n’avais remarqué …le rouleau était vide. 

Et là, je commettais l’acte poèticide : 

En sacrifiant des vers du grand Victor Hugo. 

Ce matin, voyez vous, j’étais sur le marché, 

un homme a proposé « signez ma pétition », 

et c’est ce que j’ai fait, sans une hésitation, 

heureux de soutenir enfin... les « sans papiers ».


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Commentaires
Z
Merci Véro pour ce gentil commentaire. Novembre est bien loin maintenant et voilà le printemps. Après tout, tu as raison, je vais songer à lui écrire aussi.<br /> Gros bisous
V
Ca faisait bien longtemps que je n'étais venue te lire. Et là j'en ai lu trois d'un coup. Et j'avais oublié le plaisir que ça faisait... je vois que même si tu es moins prolixe (qui ne l'est pas par ces temps qui courent) ta main n'a rien perdu de son talent.<br /> <br /> Je me souviens très bien de ce moment d'intimité que tu nous avais confié il y a quelques années de cela...<br /> <br /> Par contre ne crois-tu pas que tu pourrais nuire aussi à Mars qui n'en déplaise à novembre tente dirait-on de nous faire un nouvel hiver juste à quelques semaines d'un printemps tant attendu ?<br /> <br /> J'apprends que tu es en retraite ? qu'est-ce que cela ? non mais franchement en voilà une idée (serais-je jalouse ? oh que oui ! j'attends la mienne avec impatience mais elle ne sera là que dans 12 ans [enfin pour le moment car on ne sait jamais ce qui peut arriver d'ici là]) alors profites en bien.<br /> <br /> Je t'embrasse<br /> <br /> Véro
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