LA FAIM JUSTIFIE LES MOYENS
Le buffet proposait aux invités gourmands
Maints toasts et canapés des plus appétissants
Les foies gras et caviars présents à profusion
Faisaient la concurrence aux succulents saumons
Mais devant l’étalage étaient agglutinés
Ceux qui, bien avant moi, y étaient arrivés
Et ces gloutons n’avaient pas envie de partir
Devant ces mets promis qu’ils pouvaient engloutir.
Je tentai de passer, mais c‘était impossible
Les rangs étaient serrés et protégeaient la cible
J’essayai par la droite me faisant tout petit
Insistai par le centre et par la gauche aussi
Mais il fallait me rendre alors à l’évidence
Plus le temps s’écoulait plus s’éloignaient mes chances !
J’avais presque abdiqué, alléché, mais penaud
Quand je vis un extra proposant un plateau
Encor’ garni d’un choix de ces petits délices
Seuls capables de mettre un terme à mon supplice.
Cependant il fallait se presser maintenant
Car le serveur était cerné de prétendants
Je me précipitai mais lorsque j’arrivai
Il ne restait plus qu’un …Seul toast rescapé !
C’est alors qu’une main ne m’appartenant pas
De ce précieux butin brusquement s’empara .
Je restai hébété, ouvrant tout grand la bouche
Assez pour avaler au passage une mouche.
Toussant, je l’expulsai et elle vint se loger ;
Au plus secret endroit d’un vaste décolleté.
La dame chatouilleuse alors se trémoussa
Quand un certain réflexe ou l’instinct me poussa
À aller galamment l’aider à l’en extraire
En plongeant une main dans le repli mammaire
Pour essayer d’ôter l’insecte indésirable
Prisonnier, malgré tout, en position enviable.
La dame, s’affolant, poussa alors un cri
Qui eut le triste effet d’alerter son mari
Qui m’envoya soudain son poing dans la figure
Je bousculai la foule et sa bordée d'injures
Puis j'allai m’affaler au milieu du buffet
Enfin, ils étaient là, à ma proximité
Ces canapés tentants, ces petits-fours crémeux
Et avant que l’époux ne revienne furieux
J’en saisis deux poignées et me remplis les poches
Juste avant de n’entendre… Plus que le son des cloches !
Et c’est sur le trottoir, quand j’ai pu émerger
Que, seul, j’ai dégusté ces petits canapés
Cependant il manquait ce qui les accompagne
J’y suis donc retourné…En quête de champagne.
………………….
Ce fut l’ultime erreur et désormais je dois
Vers diverses purées orienter mon choix